Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve,
Le gouffre à l'étambot,
La célérité de la rampe,
L'énorme passade du courant
Mènent par les lumières inouïes
Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.
Ce sont les conquérants du monde
Cherchant la fortune chimique personnelle ;
Le sport et le comfort voyagent avec eux ;
Ils emmènent l'éducation
Des races, des classes et des bêtes, sur ce Vaisseau.
Repos et vertige
À la lumière diluvienne,
Aux terribles soirs d'étude.
Car de la causerie parmi les appareils, — le sang, les fleurs, le feu, les . bijoux —
Des comptes agités à ce bord fuyard,
— On voit, roulant comme une digue au-delà de la route hydraulique motrice,
Monstrueux, s'éclairant sans fin, — leur stock d'études ; —
Eux chassés dans l'extase harmonique,
Et l'héroïsme de la découverte.
Aux accidents atmosphériques les plus surprenants
Un couple de jeunesse s'isole sur l'arche,
— Est-ce ancienne sauvagerie qu'on pardonne ? —
Et chante et se poste.
Autographe de la collection Pierre Berès.
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Rimbaud dispose son texte sur le manuscrit à la manière d'un poème versifié. Lorsqu'il lui manque de la place en fin de vers, il ne revient pas à la marge, comme il le fait dans ses poèmes en prose : il ménage un rajout en fin de ligne, légèrement au dessus du texte. Cet artifice est utilisé à deux reprises : vers 17 (pour "les bijoux —") et vers 19 (pour "motrice")..
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