Russia is waging a disgraceful war on Ukraine.     Sta achter Oekraïne!
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Épître à mes amis

Ayez pitié, ayez pitié de moi,
A tout le moins, s'il vous plaît, mes amis !
En fosse gis, non pas sous houx ne mai, (1)
En cet exil ouquel (2) je suis transmis
Par Fortune, comme Dieu l'a permis.
Filles aimant jeunes gens et nouveaux,
Danseurs, sauteurs, faisant les pieds de veaux, (3)
Vifs comme dards, aigus comme aiguillon,
Gousiers (4) tintant clair comme cascaveaux, (5)
Le laisserez là, le pauvre Villon ?
 
Chantres chantant à plaisance, sans loi,
Galants riant, plaisants en faits et dits,
Coureux (6) allant francs (7) de faux or, d'aloi,
Gens d'esperit, un petit étourdis,
Trop demourez, (8.) car il meurt entandis. (9)
Faiseurs de lais, de motets et rondeaux,
Quand mort sera, vous lui ferez chaudeaux ! (10)
Où gît, il n'entre éclair ne tourbillon :
De murs épais on lui a fait bandeaux.
Le laisserez là, le pauvre Villon ?
 
Venez le voir en ce piteux arroi, (11)
Nobles hommes, francs de quart et de dix, (12)
Qui ne tenez d'empereur ne de roi,
Mais seulement de Dieu de paradis ;
Jeûner lui faut dimanches et merdis, (13)
Dont les dents a plus longues que râteaux ;
Après pain sec, non pas après gâteaux,
En ses boyaux verse eau à gros bouillon ;
Bas en terre, table n'a ne tréteaux.
Le laisserez là, le pauvre Villon ?
 
Princes nommés, anciens, jouvenceaux,
lmpétrez-moi (14) grâces et royaux sceaux,
Et me montez en quelque corbillon.
Ainsi le font, l'un à l'autre, pourceaux,
Car, où l'un brait, ils fuient à monceaux. (15)
Le laisserez là, le pauvre Villon ?
 
Vertaling

Epístola a sus amigos

Tened piedad de mí, tened piedad
por lo menos vosotros, mis amigos.
No en fiesta estoy, sino en cautividad,
en esta fosa donde sin testigos
me atormenta Fortuna con grilletes.
Acróbatas, juglares, brincadores,
muchachos y muchachas, mozalbetes
punzantes como abeja entre las flores,
gargueros que hermoseáis toda canción:
¿olvidaréis aquí al pobre.Villon?
 
Cantores que cantáis sin regla alguna,
en cuanto hacéis y en cuanto habláis jocosos,
vagantes que dormís bajo la luna,
si algo aturdidos, siempre espirituosos.
No tardéis más que cerca está su muerte
¡oh, rimadores de rondeles * ciento!
¿Puchero le daréis a un cuerpo inerte?
Aquí no entran relámpagos ni viento
y en esta fosa late un corazón.
¿Olvidaréis aquí al pobl:e Villon?
 
Venid a ver su lamentable traza,
Nobles ** a los que el diezmo es exceptuado,
a quienes rey ni emperador emplaza
y sólo dependéis del Dios amado.
Domingo y martes a ayunar *** lo obligan
y como de un rastrillo son sus dientes.
Después de un duro pan que le desmigan,
vierte en sus tripas aguas malolientes,
siempre soñando con algún capón
¿Olvidaréis aquí el pobre Villon?
 
Príncipes que he nombrado, muchachitos,
obtened de mí gracias reales
y en cesta **** alzadme dando alegres gritos,
que los cerdos -y son sólo animales-
adonde gruñe uno va el montón,
¿olvidaréis aquí al pobre Villon?
 
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