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Letras originais
À qui n'a pas aimé
À qui n’a pas connu l’amour, n’a pas aimé
À qui n’a pas touché ses lèvres embaumées
N’a pas senti sur lui son regard lourd
Ses yeux de maladie, de fièvre désarmée
À qui n’a pas touché du doigt la plaie profonde
La déchirure de l’être aimé que tout inonde
L’or qu’est devenu sans qu’on l’ait voulu
Le quotidien des choses, de la banalité
Comme une plante arrachée
À la terre au fumier
Comme une main qu’on a lâchée
Mais c’est sans doute là-haut dans la félicité
Que ces deux-là seront atteints de cécité
Et réunis sans devoir se cacher
Aveugles sur le monde et sur sa cruauté
Comme une plante arrachée
À la terre au fumier
Comme une main qu’on a lâchée
À qui n’a pas subi sur lui cette caresse
À qui n’a pas touché du doigt cette herbe épaisse
Qui frissonne et se courbe comme avant
Mais ces trous sont ses yeux par où passe le vent
Et tout ceci finit par m’être indifférent
Peut-être disparaître dans le pli du néant
D’avoir été ensemble, de n’être plus
Que ce qui dans les larmes et dans l’eau se dilue
Comme une plante arrachée
À la terre au fumier
Qui par sa tige reste attachée
Et ne peut ni grandir ni périr ni passer
Simplement dépérir
Qui n'a pas connu
Qui n'a pas aimé...
batayTradução
To whom love failed
To whom love failed, who didn't love
To the one who never touched her fragrant lips
Never felt her dark look
Her hurting eyes, disarmed by fever
To the one who never pointed at the deep wound
The tearing pain of the beloved one
And the most commonplace daily moments
Becoming precious without meaning to
Like a plant you pull up
From the soil, from the compost 1
Like a hand you set free
But for sure these two will lose their eyesight
In the midst of heavenly bliss
Together blind to the cruel world
With no need to hide anymore
Like a plant you pull up
From the soil, from the compost
Like a hand you set free
To whom this caress was never given
To the one who never touched the thick grass
That shivers and bows as in times past
But these holes are sockets through which the air blows
And in the end I couldn't care less about it
Perhaps shall I disappear in a fold of nothingness
For having been together, leaving nothing more than
A feeling that vanishes in tears and water
Like a plant you pull up
From the soil, from the compost
And remains attached by its stem
And will neither grow nor die nor pass
Simply decay
Who didn't know
Who didn't love...
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Comentários
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Sobre o tradutor
1 Je n'ai pas pu me résoudre à utiliser le mot 'dung' pour fumier car une plante ne peut pas pousser dans ce type de substrat, d'où le choix du compost... Quant à la plante qu'on arrache et qui reste attachée par la tige... excusez moi, M. Manset, mais c'est une aberration botanique !! Poésie, poésie, quand tu nous tiens... 8-)