Russland führt einen schändlichen Krieg gegen die Ukraine.     Stehen Sie an der Seite der Ukraine!
  • Louise Ackermann

    L’Amour et la Mort → Übersetzung auf Spanisch

Teilen
Schriftgröße
Originaltext
Sprachen tauschen

L’Amour et la Mort

À M. Louis de Ronchaud 
Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment : 
 
Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.
 
Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
D'un instant de bonheur ?
 
Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : « Aime et meurs ici-bas ! »
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n'échapperez pas.
 
Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
Aimez donc, et mourez !
 
II 
 
Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.
 
Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports. 
 
Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux. 
 
Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d'eux. 
 
Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin. 
 
Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S'ils mouraient tout entiers ? 
 
Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : « C'est Elle ! »
Et la perdre aussitôt,
 
Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d'un jour ! 
 
Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t'émouvoir, 
 
Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : « Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! » 
 
Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s'aimer dans ton sein. 
 
III 
 
Éternité de l'homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain ! 
 
Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés. 
 
Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant. 
 
Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
« J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. »
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux. 
 
Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
« Nous aussi nous aimons ! » 
 
Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ? 
 
Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
Et vous laisse la mort. 
 
Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s'est accompli. 
 
Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ; 
 
Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L'Infini dans vos bras ; 
 
Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
Qui s'agite en vos seins. 
 
Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur. 
 
Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains. 
 
Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour. 
 
Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà. 
 
Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
Votre éblouissement. 
 
Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir, 
 
Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
Et pardonnez à Dieu !
 
Übersetzung

El amor y la muerte

Al Sr. Louis de Ronchaud
I
Mírenlos pasar, esas parejas efímeras!
En los brazos uno a uno entrelazado para un momento,
Todos, antes de mezclar para siempre sus polvos,
Hacen la misma promesa :
 
¡Siempre! Una palabra audaz que el celestial envejeciendo
sorprendidos oyen pronunciar,
Y que se atreviesen repetir los labios palideciendo
Y que se van a glasear.
 
Ustedes que vivís tan poco, por qué esa promesa
Que un impulso de esperanza arranca a vuestro corazón,
Vano reto que tiráis en la nada, en la embriaguez
¿De un momento de felicidad?
 
Amantes, a vuestro alrededor una voz inflexible
Chilla a todo lo que nace: "¡Ama y muere aquí abajo! "
La muerte es implacable y el cielo insensible;
No escapareis.
 
Pues! Como hace falta, sin turbio y sin murmuro,
Fuerte de ese amor con el que os embriagáis
Y perdido en el seno de la inmensa Naturaleza,
Améis, y morí!
 
II
 
No, no,todo no esta dicho , hacia la frágil belleza
Cuando un hechizo invencible se lleva el deseo,
Bajo el fuego de un beso cuando nuestro pobre arcilla
Ha estremecido de placer.
 
Nuestra promesa sagrada sale de una alma inmortal;
Es ella que se conmueve cuando tiembla el cuerpo;
oímos su voz y el sonido de su ala
hasta en nuestros transportes.-
 
Lo repetimos entonces, esa palabra que hace desear
palidecer en el firmamento los astros radiantes,
Esa palabra que une a los corazones y se convierte, desde la vida,
Su lienzo para el celestial.
 
En el éxtasis de un eterno abrazo
Pasan llevado, esas parejas enamoradas,
Y no se paran a mirar con temor
a su alrededor.
 
Permanecen serenos cuando todo se desmorona y cae;
Su esperanza es su felicidad y su apoyo divino;
No se caen cuando contra una tumba
Sus pies golpean en el camino.
 
Tú mismo, cuando tus bosques protegen sus delirio,
Cuando cubres de flores y de sombra sus sendas
Naturaleza, tú su madre, ¿tendrías esa sonrisa
Si murieran enteros?
 
Bajo el velo ligero de la belleza mortal
Encontrar el alma que buscando y que nos brota
El tiempo de entreverlo,de gritar: "¡Es Ella! "
Y perderla enseguida,
 
¡Y perderla para siempre! Ese único pensamiento
Cambia en espectro a nuestros ojos la imagen del amor.
¡Qué! esos votos infinitos, ese ardor insensatos
Para un ser de un día!
 
Y tú, ¿serías hasta ese punto sin entrañas,
Gran Dios que debe desde arriba enterarse y verlo todo,
Que tantas despedidas tristes y tantos funerales
No puedan emocionarte,
 
Que esa tumba oscura donde nos haces bajar
Digas: "Guárdalos, sus llantos son superfluos".
Amargamente en vano lloramos sobre sus cenizas;
¡Jamas los devolverás! "
 
¡Pero no ! Dios, que se dicimos bueno, permites que esperemos ;
Unir para separar no es tu designos.
Todo lo que se ha amado, sobre un día, en la tierra,
Se va a amar en tu seno .
 
III
 
Eternidad del hombre, ilusión! quimera!
¡Mentira del amor y del orgullo humano!
No tuvo ayer, ese fantasma efímero,
Necesita un mañana!
 
Para ese rayo de vida y por esa chispa
Que arde un minuto en vuestros corazones sorprendidos,
Se olvidáis de repente el fango maternal
Y vuestros destinos obstinados.
 
Escapareis, a los soñadores atrevidos
¿Solos al Poder fatal que destruye creando?
Dejen tal esperanza; todos los limos son hermanos
Frente a la nada.
 
Decís a la Noche que pasa en sus velas:
"Me gusta, y espero ver expirar tus teas*. "
La noche no responde nada, pero mañana sus estrellas
Luceran sobre vuestras tumbas.
 
Creáis que el amor cuyo el amargo fuego presiona
Ha reservado para ustedes su llama y sus rayos;
La flor que rompéis suspira con embriaguez:
"¡Nosotros también amamos "
 
Feliz, aspiráis el alma grande invisible
Que lo llena todo, los bosques, los campos de sus ardores;
La naturaleza sonríe, pero es insensible:
¿Qué les hacen vuestras felicidades?
 
Ella solo tiene un deseo, la madrastra inmortal,
Es de parir siempre, sin fin, sin tregua,más.
Madre codiciosa, cogió la eternidad para ella,
Y os deja la muerte.
 
Toda su cuidado es para lo que va ha nacer;
El resto esta confundido en un olvido supremo.
Usted,habéis amado podéis desaparecer:
Su voto se ha cumplido.
 
Cuando un soplo de amor atraviesa vuestros pechos,
Sobres olas de felicidad manteniendo os suspendidos,
A los pies de la Belleza cuando manos divinas
Os tiran consternado;
 
Cuando presionando sobre ese corazón que ya pronto se apaga
Otro objeto sufriendo, forma vana aquí-bajo,
Os parece, mortales, que vay a abrazar
El Infinito en vuestros brazos;
 
Esos delirios sagrados, esos deseos sin medida
Nerviosos en vuestros flancos como ardientes proyectos
Esos transportes, ya es la futura Humanidad
Que se agita en vuestros senos
 
Se disolverá, esa arcilla ligera
Que se emociona durante un momento de alegría y el dolor;
Los vientos van ha dispersar este noble polvo
Que fue antaño un corazón
 
Pero otros corazones nacerán que liaran el tramo
De vuestras esperanzas rotas, de vuestros amores apagados,
Perpetuando vuestros llantos, sueños, vuestra llama,
En los años antaños.
 
Todos los seres, formando una cadena eterna
Se pasan corriendo la antorcha del amor .
Cada uno saca rápidamente la antorcha inmortal
Y lo devuelve a su vez.
 
Cegado por el resplandor de su luz errante,
Juráis, en la noche donde el hechizo os hundió,
De sostenerla siempre: a vuestra mano muriendo
Y desvolverla a su turno.
 
Tal vez habréis visto resplandecer un rayo sublime;
habrá recorrido vuestra vida un momento;
Cayéndose podréis llevar en el abismo
Vuestro resplandor.
 
Y cuando reinaría en el fondo del cielo apacible
Un ser sin piedad que contemplaba el sufrimiento,
Si su ojo eterno considera, impasible,
El nacer y el morir
 
En el borde de la tumba, y hasta bajo esa mirada,
¡Que un movimiento de amor sea todavía vuestra despedida!
Sí, mostréis que grande es el hombre cuando ama,
¡Y perdonéis a Dios!
 
Louise Ackermann: Top 3
Kommentare