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Le possédé

Charles Baudelaire

Le soleil s'est couvert d'un crêpe. Comme lui,
Ô Lune de ma vie ! emmitoufle-toi d'ombre ;
Dors ou fume à ton gré ; sois muette, sois sombre,
Et plonge tout entière au gouffre de l'Ennui ;
 
Je t'aime ainsi ! Pourtant, si tu veux aujourd'hui,
Comme un astre éclipsé qui sort de la pénombre,
Te pavaner aux lieux que la Folie encombre,
C'est bien ! Charmant poignard, jaillis de ton étui !
 
Allume ta prunelle à la flamme des lustres !
Allume le désir dans les regards des rustres !
Tout de toi m'est plaisir, morbide ou pétulant ;
 
Sois ce que tu voudras, nuit noire, rouge aurore ;
Il n'est pas une fibre en tout mon corps tremblant
Qui ne crie : Ô mon cher Belzébuth, je t'adore !
 

 

Commenti fatti
GuernesGuernes    Mer, 31/08/2016 - 05:49

Les fleurs du mal (1861 - 2ème édition) - 037- Spleen et idéal - XXXVII

ScieraSciera    Mer, 31/08/2016 - 07:44

Thanks, I've added the information.

GuernesGuernes    Mer, 31/08/2016 - 11:35

Merci, mais cette information était destinée au champ "Album" afin d'avoir un ordre de tri conforme à l'édition des Fleurs du mal de 1861. 37ème poème de l'ouvrage, et regroupée sous le chapitre "Spleen et idéal".

ScieraSciera    Mer, 31/08/2016 - 13:42

I understand and have edited the songs under which you recently left comments accordingly.

GuernesGuernes    Mer, 14/09/2016 - 15:14

Le dernier vers : Ô mon cher Belzébuth, je t'adore !
.
est emprunté au "Diable amoureux" de Cazotte

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