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La Béatrice (traduzione in Spagnolo)

Francese
Francese
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La Béatrice

Dans des terrains cendreux, calcinés, sans verdure,
Comme je me plaignais un jour à la nature,
Et que de ma pensée, en vaguant au hasard,
J'aiguisais lentement sur mon coeur le poignard,
Je vis en plein midi descendre sur ma tête
Un nuage funèbre et gros d'une tempête,
Qui portait un troupeau de démons vicieux,
Semblables à des nains cruels et curieux.
A me considérer froidement ils se mirent,
Et, comme des passants sur un fou qu'ils admirent,
Je les entendis rire et chuchoter entre eux,
En échangeant maint signe et maint clignement d'yeux :
 
- " Contemplons à loisir cette caricature
Et cette ombre d'Hamlet imitant sa posture,
Le regard indécis et les cheveux au vent.
N'est-ce pas grand'pitié de voir ce bon vivant,
Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle,
Parce qu'il sait jouer artistement son rôle,
Vouloir intéresser au chant de ses douleurs
Les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs,
Et même à nous, auteurs de ces vieilles rubriques,
Réciter en hurlant ses tirades publiques ? "
 
J'aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts
Domine la nuée et le cri des démons)
Détourner simplement ma tête souveraine,
Si je n'eusse pas vu parmi leur troupe obscène,
Crime qui n'a pas fait chanceler le soleil !
La reine de mon coeur au regard non pareil,
Qui riait avec eux de ma sombre détresse
Et leur versait parfois quelque sale caresse.
 
Pubblicato da GuernesGuernes 2016-07-31
Ultima modifica GuernesGuernes 2016-08-30
traduzione in SpagnoloSpagnolo
Allinea i paragrafi

La Beatriz

En cenicientas tierras, sin verdor, calcinadas,
Como yo me quejase a la Naturaleza,
Y el puñal de mi mente, caminando al azar,
Fuese afilando lento sobre mi corazón,
Una gran nube oscura, de un temporal surgida,
Que albergaba una tropa de viciosos demonios,
Semejantes a enanos furiosos y crueles.
Se volvieron entonces fríamente a mirarme,
Y, como viandantes que se asombran de un loco,
Los escuché entre sí reír y cuchichear
Intercambiando señas y guiños expresivos:
 
-«Contemplemos a gusto a esta caricatura,
A esta sombra de Hamlet que su postura imita,
Los cabellos al viento, la indecisa mirada.
¿No es en verdad penoso ver a tal vividor,
A este pillo, a este vago, a este histrión perezoso,
Que, porque representa con arte su papel,
Pretende interesar, cantando sus pesares,
Al águila y al grillo, al arroyo y las flores,
E inclusive a nosotros, autores de esas rúbricas,
A voces nos recita sus públicas tiradas?»
 
Hubiera yo podido (alto como los montes
Es mi orgullo y domina a diablos y nublados)
Apartar simplemente mi soberana testa,
Si no hubiera atisbado entre la sucia tropa,
¡Y este crimen no hizo tambalearse al sol!
A la reina de mi alma de mirada sin par,
Que con ellos reía de mi sombría aflicción,
Haciéndoles, de paso, una obscena caricia.
 
Grazie!

Tous droits réservés © Christian Guernes (pour les traductions en français, sauf indication contraire ; lien vers le source, indication du commentaire,etc.)

Pubblicato da GuernesGuernes 2016-07-31
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