Russia is waging a disgraceful war on Ukraine.     Stand With Ukraine!

Les phares (traduzione in Spagnolo)

Francese
Francese
A A

Les phares

Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;
 
Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris (1)
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,
 
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;
 
Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;
 
Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, (2)
Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats,
 
Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;
 
Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;
 
Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
 
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C'est pour les cœurs mortels un divin opium !
 
C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
 
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
 
Pubblicato da GuernesGuernes 2016-06-19
Ultima modifica GuernesGuernes 2016-08-30
Commenti dell’autore:

Littré :
(1) – souris [nom masculin]
(sou-ri ; l's se lie : un sou-ri-z'agréable ; cependant au XVIIe siècle, Chifflet, Gramm. p. 216, note que l's ne se lie pas)
Même sens que sourire. Quand d'un souris amer me coupant la parole.... [Corneille, Sophon. v, 8]
Une bouche, des yeux, un souris fin et tendre, [Hauteroche, Bourg. de qual. III, 6] L'Amour, essuyant ses larmes, fit un souris malin et moqueur, [Fénelon, Tél. VII]
A-t-elle quelque bon mot à débiter, elle l'assaisonne d'un souris malin et plein de charmes, qui lui donne un nouveau prix, [Lesage, Gil Bl. III, 6]
Le souris est une marque de bienveillance, d'applaudissement et de satisfaction intérieure ; c'est aussi une façon d'exprimer le mépris et la moquerie ; mais, dans ce souris malin, on serre davantage les lèvres l'une contre l'autre, par un mouvement de la lèvre inférieure, [Buffon, Hist. nat. hom. Œuvr. t. IV, p. 298]
Je ne sais si vous connaissez un certain souris passager, compagnon du désespoir ; je le voyais de temps en temps sur ses lèvres, [Diderot, Lett. à Mlle Voland, 1er déc. 1765]
HISTORIQUE XVIe s. Se deffendre des oppositions d'aultruy par un mouvement de teste, un soubris ou un silence, [Montaigne, IV, 54]
ÉTYMOLOGIE Sourire 1.
.
(2) - Goujat (nom masculin)
(gou-ja ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des gou-ja-z ivres)
1 Valet d'armée. Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré. [La Fontaine, Matr.]
2 Apprenti maçon, dont la fonction est de porter les matériaux, soit à pied d'oeuvre, soit sur les échafaudages où les ouvriers peuvent en avoir besoin. Un petit goujat. Nous n'avons pas assez de goujats.
3 Par extension, homme sale et grossier. On ne l'appelait en badinant que le goujat, pour marquer la vie qu'il menait et la compagnie qu'il voyait. [Mme de Caylus, Souvenirs, p. 106, dans POUGENS]
Il signifie aussi homme malhonnête, coquin.
Il signifie encore celui qui fait de la mauvaise besogne.
GOUJAT. - ÉTYM. Ajoutez : Dans quelques localités de la Flandre française, on nomme goujars les valets de ferme, les Primes d'honneur, p. 59, Paris, 1874.

traduzione in SpagnoloSpagnolo
Allinea i paragrafi

Los faros

Versioni: #1#2
Rubens, río de olvido, jardín de la pereza,
Almohada de carne fresca donde no se puede amar,
Pero donde la vida afluye y se agita sin cesar,
Como el aire en el cielo y la mar en el mar;
 
Leonardo da Vinci, espejo profundo y sombrío,
Donde los ángeles encantadores, con dulce sonrisa
Toda llena de misterio, aparecen en la sombra
De los ventisqueros y los pinos que cierran su paisaje;
 
Rembrandt, triste hospital lleno de murmullos,
Y por un gran crucifijo decorado solamente,
Donde la plegaria llorosa se exhala de las inmundicias,
Y de un rayo invernal atravesado bruscamente;
 
Miguel Ángel, lugar impreciso do vénse los Hércules
Mezclarse a los Cristos, y elevarse muy erguidos
Fantasmas pujantes que en los crepúsculos
Desgarran su sudario estirando sus dedos;
 
Cóleras de boxeador, impudicias de fauno,
Tú que supiste recoger la belleza de los granujas,
Gran corazón henchido de orgullo, hombre débil y amarillo,
Puget, melancólico emperador de los forzados;
 
Watteau, este carnaval en el que no pocos corazones ilustres,
Como mariposas, flotan relucientes,
Decoraciones frescas y leves iluminadas por lámparas
Que vierten la locura en este baile vertiginoso;
 
Goya, pesadilla llena de cosas desconocidas,
Fetos que se hacen cocer en medio de los sabats,
Viejas ante el espejo y niñas todas desnudas,
Para tentar los demonios ajustando bien sus medias;
 
Delacroix, lago de sangre obsedido por malvados ángeles,
Sombreado por un bosque de pinos siempre verde,
Donde, bajo un cielo triste, fanfarrias extrañas
Pasan, cual un suspiro ahogado de Weber;
 
¡Estas maldiciones, estas blasfemias, estos lamentos,
Estos éxtasis, estos gritos, estos llantos, estos Te Deum,
Son un eco repetido por mil laberintos;
Es para los corazones mortales un divino opio!
 
Es un grito repetido por mil centinelas,
¡Una orden transmitida por mil portavoces.
Es un faro encendido sobre mil ciudadelas,
Un clamor de cazadores perdidos en los inmensos bosques!
 
¡Porque verdaderamente, Señor, el mejor testimonio
Que podencos dar de nuestra dignidad
Es este ardiente sollozo que rueda de edad en edad
Y viene a morir al borde de vuestra eternidad!
 
Grazie!
Pubblicato da Valeriu RautValeriu Raut 2016-06-20
Commenti dell’autore:

Traducción de Luis López Nieves

Commenti fatti
Read about music throughout history