French translation

Emmerich Kálmán était un compositeur hongrois qui a marqué l’histoire de la musique comme maître de l’opérette, avec une âme tzigane et une élégance viennoise. Sa « Comtesse Maritza » est une œuvre pleine d’émotion, de rythmes de csárdás et de mélancolie, et l’air « Joue, Tzigane » prend une profondeur et un drame exceptionnels dans l’interprétation de Ryszard Tarasewicz.

Né en 1882 à Siófok, en Hongrie, Kálmán a grandi dans un univers musical mêlant folklore et musique classique, ce qui a façonné son style unique une fusion entre la vitalité hongroise et le raffinement de l’opérette viennoise. Bien qu’il ait d’abord rêvé de devenir pianiste, la maladie l’a contraint à se consacrer à la composition, pour le plus grand bien du monde musical.

« La Comtesse Maritza », composée en 1924, est l’une de ses œuvres majeures. L’opérette raconte l’histoire d’une belle aristocrate qui annonce de fausses fiançailles pour s’amuser, sans savoir que le nom choisi appartient à un homme réel. Derrière cette intrigue légère se cache un drame romantique empreint de nostalgie, de fierté et de mélodies tziganes. L’air « Komm, Zigan » — connu en polonais sous le titre « Graj, Cyganie » est l’un des moments les plus poignants : une plainte d’un homme qui a tout perdu, sauf la mémoire et la musique.

Ryszard Tarasewicz, chanteur d’opérette polonais, fut l’un des interprètes les plus remarquables de ce répertoire. Son interprétation de « Joue, Tzigane » se distingue non seulement par sa précision technique, mais aussi par sa vérité émotionnelle. Tarasewicz savait exprimer à la fois la fierté et la douleur du personnage sa voix portait l’âme tzigane, la nostalgie aristocratique et la fragilité humaine.

Grâce à des artistes comme Tarasewicz, la musique de Kálmán ne se contente pas de survivre : elle continue de toucher les cœurs. Et « Joue, Tzigane » bien qu’il ne soit qu’un seul air devient un chant de perte, de mémoire et de dignité, qui refuse de s’effacer avec le temps.